• La "marche des salopes" atteint l'Islande

    LEMONDE pour Le Monde.fr | 24.07.11 | 07h38   •  Mis à jour le 24.07.11 | 16h51

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    La "marche des salopes" a atteint Reykjavik, samedi 23 juillet, et connu un succès inespéré : 2 000 participants.

    La "marche des salopes" a atteint Reykjavik, samedi 23 juillet, et connu un succès inespéré : 2 000 participants.Hordur Sveinsson

     

    Reykjavik, Envoyée spéciale - Elles en avaient assez d'entendre blâmer la victime et excuser le violeur.

     Leur message est simple : "Peu importe la robe ou la mini-jupe, le viol n'est jamais excusable." La "SlutWalk" ("marche des salopes") a atteint Reykjavik, samedi 23 juillet, et connu un succès inespéré : 2 000 participants environ, ce qui, ramené à la population de l'Islande (320 000 habitants) n'est pas rien.

     

    C'est à Toronto, au Canada, que le mouvement a démarré, en avril. Lors d'un exposé sur la sécurité, un officier de police déclare aux étudiants d'une école de droit : "Les femmes ne doivent pas s'habiller comme des salopes si elles veulent éviter de subir des violences." Des propos qui provoquent aussitôt un tollé un peu partout dans le monde. Du Canada à l'Inde, en passant par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie, des groupes de "salopes" ripostent en organisant des marches de protestation et de sensibilisation.

    A Reykjavik, la SlutWalk a eu lieu sous le soleil, drainant de très jeunes femmes pour la plupart, parfois un landau dans une main, une pancarte dans l'autre. En mini-jupes et soutien-gorge, ou collants à résilles et hauts talons, elles ont défilé dans les rues, avant de se rassembler sur une place du centre ville pour des allocutions et un concert. "Look, don't touch ! This is a dress, not a yes", ("Regarde mais ne touche pas. Ceci est une robe, pas un oui ") pouvait-on lire sur les pancartes, en islandais ou en anglais. Ou encore : "Ne me dis pas comment m'habiller. Dis aux hommes de ne pas violer."

    En mini-jupes et soutien-gorge, ou collants à résilles et hauts talons, elles ont défilé dans les rues, avant de se rassembler sur une place du centre ville pour des allocutions et un concert.

    En mini-jupes et soutien-gorge, ou collants à résilles et hauts talons, elles ont défilé dans les rues, avant de se rassembler sur une place du centre ville pour des allocutions et un concert. Hordur Sveinsson

     

     

    "NON, C'EST NON"

    "Une femme victime d'un viol est toujours blâmée. Soit elle s'est habillée de façon trop sexy, soit elle avait bu, soit elle est rentrée seule le soir chez elle. C'est cette mentalité qu'il faut changer", dénonce Anna Jona, étudiante, qui s'est affublée pour l'occasion d'un décolleté vertigineux, manière de glisser que "ceci n'est pas une invite". Asjeir, la trentaine, est venu soutenir ses amies féministes. Lui aussi s'est habillé de façon provocante : jambes nues, en short cycliste violet fluo, un nœud papillon autour du cou. "Les femmes doivent-elles se couvrir de pied en cap pour jouer au ping-pong ou au volley ball ? s'interroge-t-il. Il n'y a qu'un slogan à marteler et il s'adresse aux hommes : 'ne violez pas ! Et non, c'est non'."

    Steninuun Gydu-Og Gudsons, s'insurge, quant à elle, contre la "culture du viol" qui imprègne la société islandaise, "comme partout ailleurs". "Plaisanter sur le harcèlement sexuel ou le viol, ou le relativiser, c'est empêcher l'évolution des mentalités, dit cette jeune conseillère à l'association Stiganot, qui s'occupe des victimes de violences à Reykjavik. D'un homme qui viole sa femme, la presse dira comme une excuse qu'il avait des problèmes de communication…"

    Avec son pantalon de cuir, sa chevelure rousse et sa silhouette de mannequin, Marie Lilja Prastardottir ne passe pas inaperçue. Cette jeune étudiante est l'une des principales organisatrices de la marche des salopes islandaise. "Cessons d'entretenir l'illusion d'un lien entre viol et mini-jupe. Un violeur ne pense pas à ça quand il agresse. Il ne se souvient d'ailleurs même pas ensuite pas de la façon dont sa victime était vêtue", soupire-t-elle. Des années durant, Maria s'est tue. Elle se croyait coupable du viol qu'elle avait subi. "Maintenant, je parle. Me débarrasser de cette honte, c'est ma façon à moi de mener le combat. De faire bouger les mentalités surtout", dit-elle d'une voix paisible.


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