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Genevieve De Gaulle-Anthonioz, militante pour les droits humains
Geneviève de Gaulle-Anthonioz
Pour les autres membres de la famille, voir famille de Gaulle.Pour les articles homonymes, voir Anthonioz.Geneviève de Gaulle-AnthoniozDonnées clés Nom de naissance Geneviève Germaine Marie Agnès de Gaulle Naissance 25 octobre 1920
Saint-Jean-de-Valériscle (Gard)Décès 14 février 2002 (à 81 ans)
ParisNationalité Française Profession Militante associative, présidente d'ATD Quart Monde Famille Xavier de Gaulle (père)
Charles de Gaulle (oncle)
Pierre Gourdon (grand-père)
Bernard Anthonioz (époux)Geneviève de Gaulle-Anthonioz, née le 25 octobre 1920 à Saint-Jean-de-Valériscle et morte le 14 février 2002 à Paris, nièce de Charles de Gaulle, est une résistante française, déportée en 1944 au camp de Ravensbrück, puis militante des droits de l'homme et de la lutte contre la pauvreté, présidente d'ATD Quart Monde de 1964 à 1998.
Elle entre au Panthéon le 27 mai 2015. Cependant, sa famille refusant qu'elle soit séparée de son mari, le cercueil ne contient que de la terre issue de son cimetière1.
Sommaire
Biographie
Famille
Elle est la fille de Xavier de Gaulle, frère du général de Gaulle, et la petite-fille de Pierre Gourdon, auteur de romans populaires.
À tout juste 15 ans, après avoir quitté le territoire du Bassin de la Sarre, où Xavier de Gaulle était ingénieur des mines, Geneviève et sa famille arrivent à Rennes. Ils vécurent entre 1935 et 1938 au 10 rue de Robien.
En 1946, elle épouse Bernard Anthonioz (1921-1994), jeune éditeur d’art et lui aussi ancien résistant, avec lequel elle a quatre enfants, dont Michel Anthonioz (1947-2009).
La Résistance et la déportation
Geneviève de Gaulle est étudiante à la faculté d'histoire de Rennes en juin 1940 quand elle rentre en résistance. Elle commence ses premiers actes en déchirant des affiches allemandes, en fabriquant des croix de Lorraine ou en arrachant, du pont de la Vilaine, un fanion nazi qu'elle rapporte chez elle comme trophée. Avec ses amis étudiants, elle imprime et diffuse des tracts contre les nazis et le Régime de Vichy2.
À la rentrée universitaire de 1941, inscrite en licence d'histoire à la Sorbonne, Geneviève de Gaulle est hébergée par sa tante, Madeleine de Gaulle. Dans le Groupe du Musée de l'Homme, elle multiplie les actions de renseignement et d’information, notamment au sein du réseau Défense de la France. Arrêtée à la suite d'une trahison dans une souricière tendue aux membres de Défense de la France par Pierre Bonny de la Gestapo française, le 20 juillet 19433 et emprisonnée à Fresnes, elle est déportée au camp de concentration de Ravensbrück le 2 février 1944. Au camp, elle rencontre et se lie d'amitié avec quatre autres résistantes : Jacqueline Péry d'Alincourt, Suzanne Hiltermann, Anise Postel-Vinay et Germaine Tillion4.
En octobre 1944, elle est placée en isolement au « bunker » du camp, décision prise par Himmler afin de la garder en vie et de l'utiliser comme monnaie d’échange, à une époque où Charles de Gaulle gouverne la France libérée. Elle n'en sortira que le 25 avril 1945 lors de la libération du camp par l'Armée rouge.
Elle a tiré de cette expérience La Traversée de la nuit, écrit cinquante ans après sa libération, publié le 1e janvier 1998, et qui évoque sa vie à Ravensbrück, l'entraide entre les détenues et les circonstances de sa sortie du camp, ainsi que des articles, notamment sur la condition des enfants au camp de Ravensbrück5.
Après la guerre
Membre active puis présidente de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR), elle suit les procès des criminels nazis en Allemagne, puis participe à l’essor du mouvement politique lancé par son oncle, le RPF.
En 1958, elle travaille au cabinet d'André Malraux quand elle rencontre le Père Joseph Wresinski, alors aumônier du bidonville de Noisy-le-Grand. Dans les souffrances des familles qu'elle y découvre, elle revoit celles qu'elle-même et d'autres déportés ont vécues et décide de s'engager avec le Père Joseph dans le Mouvement ATD Quart Monde que celui-ci a fondé. Elle est présidente de la branche française de ce Mouvement de 1964 à 1998.
En 1987, elle témoigne sur la barbarie nazie lors du procès de Klaus Barbie.
Nommée en 1988 au Conseil économique et social, elle se bat pendant dix ans pour l’adoption d’une loi d’orientation contre la grande pauvreté. Reportée en 1997 pour cause de dissolution de l’Assemblée nationale, la loi est votée en 1998.
Décédée en 2002, elle est inhumée au cimetière de Bossey en Haute-Savoie.
Panthéon
Le 21 février 2015, le président François Hollande annonce6 la translation de sa dépouille au Panthéon aux côtés de l'ancien ministre de l'Éducation nationale du Front populaire Jean Zay et des résistants Pierre Brossolette et Germaine Tillion7. Cependant les familles de Germaine Tillion et de Geneviève Anthonioz de Gaulle ont refusé le transfert des corps au Panthéon, malgré la proposition faite par le Président de la République qu'elles soient accompagnées de leurs époux. Cette confidence a été faite par la fille de Geneviève de Gaulle lors de l'émission Secret professionnel diffusée le dimanche 24 mai 2015 sur France Culture.
Prix, hommages et distinctions
Décorations
- Grand-croix de la Légion d'honneur (en 1997, première française élevée à cette distinction8)
- Croix de guerre 1939-1945
- Médaille de la Résistance
Distinction
- 1994 : Prix des droits de l'Homme en France et dans le monde
Hommages
Dédicaces
- Le général de Gaulle lui a dédicacé le premier tome de ses Mémoires de guerre en ces termes : « À ma chère nièce Geneviève, qui fut, tout de suite, jusqu'au bout, au fond de l'épreuve, au bord de la mort, un soldat de la France libre, et dont l'exemple m'a servi ».
Établissements scolaires à son nom
- Un lycée à Milhaud dans le Gard.
- Deux collèges, l'un9 aux Bordes (Loiret), l'autre à Cluses en Haute-Savoie.
- Une école maternelle à Montpellier dans l'Hérault.
Autres établissements à son nom
- Le nouveau centre hospitalier de Saint-Dizier, ouvert en 2009.
- Une résidence de logements sociaux à Saint-Jean-de-Valériscle, commune du Gard d'où elle est native. Inaugurée le 20 mars 2009 par Isabelle Anthonioz-Gaggini et Michel Anthonioz.
- Un pôle d'accueil à Chambéry en Savoie.
Lieux
- Une place (la place Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz) porte son nom dans le 15e arrondissement de Paris (terre-plein au carrefour des rues de Vaugirard, de la Convention et Alain-Chartier), ainsi qu'un square à Villeurbanne (Rhône), le Parc du Centre.
- Des rues de Rennes (non loin de la station de métro Clemenceau), Millau dans l'Aveyron, Athis-Mons dans l'Essonne, Saulcy-sur-Meurthe dans les Vosges, Saint-Martin-d'Hères en Isère, Compiègne dans l'Oise, Grand-Quevilly en Seine Maritime, La Garde (à proximité du « parc des Savels ») dans le Var, portent son nom, ainsi que deux allées, l'une à Tourcoing dans le Nord, l'autre à Pont-du-Château dans le Puy-de-Dôme (depuis le 15 avril 2014).
Ouvrages
- La Traversée de la nuit, Éditions du Seuil, Paris, 1998 (ISBN 2020516543), réédité dans la collection Point Seuil
- Texte10 créé au théâtre dans une mise en scène de Christine Zeppenfeld interprété par Valérie Le Louédec & Magali Bruneau ; conception multimédia interactive en collaboration avec la Maison des sciences de l'Homme Paris-Nord par Alain Bonardi, Nathalie Dazin ; création des images 3D par Julien Piedpremier ; chorégraphie Magali Bruneau ; composition musicale de Stéphane Grémaud ; création lumière Thierry Fratissier ; création et conception costumes Inez Palaver. Création au Centre des arts d'Enghien novembre 2003
- Le Secret de l'espérance, Fayard / Éditions Quart Monde, Paris, 2001 (ISBN 2-213-61031-2)
- Lettres à une amie. Correspondance spirituelle, Parole et Silence, 2005.
- Préface de Face à Barbie. Souvenirs-cauchemars de Montluc à Ravensbrück, de Lise Lesèvre, 1987, Les nouvelles éditions du Pavillon (ISBN 2852240904)
- Frédérique Neau-Dufour, Geneviève de Gaulle Anthonioz, l'autre de Gaulle, Paris, éditions du Cerf, 2004.
Notes et références
- « Les dépouilles des deux résistantes n'iront pas au Panthéon. » [archive], sur http://www.ledauphine.com [archive], 13 mars 2015 (consulté le 13 mars 2015)
- http://www.museedelaresistanceenligne.org/media.php?media=6393&expo=94&popin=true [archive]
- Cf. plaque commémorative au 68 rue Bonaparte, dans le 6e arrondissement de Paris.
- Cf. Site du collège de Montesson [archive].
- Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 12e année, n° 45, Camps de concentration (Janvier 1962), pp. 71-84 (sur JStor [archive]).
- Discours lors de la cérémonie d’hommage à la Résistance [archive], François Hollande, 21 février 2014.
- Dépêche AFP sur le site du Monde [archive], 19/02/2012.
- AFP, « Geneviève de Gaulle-Anthonioz : « le refus de l'inacceptable » » [archive], Le Point, 20 février 2014.
- L'idée d'inaugurer le collège sous ce nom vient du club Résistance fondé par M. Momboisse qui a travaillé avec ses élèves afin de l'inaugurer.
- Voir sur le site. [archive]
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Notices d'autorité : Fichier d'autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • WorldCat
- Vidéo de l'allocution de Geneviève de Gaulle à l'Assemblée nationale (15 avril 1997), au nom du Conseil économique et social, lors de l’ouverture du débat en première lecture sur le projet de loi d’orientation relatif au renforcement de la cohésion sociale (site de l'Assemblée nationale)
- Entretien avec Françoise Colpin / Regard 27
- Site officiel d'ATD Quart Monde
- Site officiel d'ATD Quart Monde France
« Germaine Tillion, ethnologue resistante Siabatou Sanneh, Forrest gump gambienne au marathon de Paris »
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